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Les débuts du lobbying

Les débuts du lobbying
Malgré l’abondance des dons des particuliers, la quête perpétuelle du prochain centime devient harassante. Pourtant, l’abbé Pierre ne se laisse pas décourager. Aux premiers jours d’un hiver qui s’annonce glacial, lui et ses compagnons circulent dans Paris avec une camionnette chargée de couvertures et de nourriture destinés aux sans- abri. Un jour que l’engin à bout de souffle est, une nouvelle fois, en panne, l’abbé demande à son ami Robert Buron, député de la Mayenne, de lui prêter sa voiture et de l’accompagner “en tournée”.

"La vraie charité consiste à agir contre l'injustice"

Stupéfait, l’élu prend conscience que de plus en plus de gens dorment à même les trottoirs de Paris, sous les ponts, sur les quais de la Seine. C’est bien la preuve, explique l’abbé à son ami député, que l’élan de solidarité ne saurait suffire. Dans ces circonstances exceptionnelles, l’Etat a le devoir d’intervenir. C’est dans cette perspective qu’en décembre 1953, l’Abbé prend contact avec son ami le sénateur Léo Hamon. Convaincu par sa détermination, le sénateur propose de faire voter par l’Assemblée la création de “cités d’urgence“.